le Chant des nuages
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- Terre d’armor
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- la Cité dolente
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- Nuit insulaire
- Chanson de marche
- Entre Plomeur et Plovan
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- En mai
- la Chanson du vent de mer
- À Paimpol
- Écrit par un clerc lettré
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- Chanson du vent qui vente
- Chanson du rocher qui marche
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- Sône
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- Sur le chemin d’exil
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- Chanson de bord
- un Manuscrit
- Tout le long de la nuit
- Sône
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- Nuit d’étoiles
- Jeanne Lezveur
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- Le long de ma route
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- Chant de mer
- les Conteuses
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- Jean L’Arc’hantec
- Cimetières intimes
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- À la sortie de l’école
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- Dans la grand’hune
- Sône
- Chanson blanche
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- Chaume d’Islandais
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- Après vêpres
- Nos morts
- Rêve
- le Chant des nuages
- le Chapelet d’angoisse
- le Temps des saintes
- la Chanson de notre reine Anne
Breton, je chante les nuages,
Aventuriers du ciel profond,
Leur mer est la mer sans rivages :
Sans atterrir jamais, ils vont !
Jadis, mes nomades pensées
Rêvaient de monter à leur bord,
Pour ces divines traversées
Qu’on fait peut-être après la mort.
A les voir voguer dans l’espace,
On dirait qu’indéfiniment
C’est l’escadre de Dieu qui passe
Tout au large du firmament.
Ils ont pour fanaux les étoiles.
Le soir descendu, le jour clos,
On entend chanter dans leurs voiles
De mystérieux matelots…
****
Parfois aussi, formes étranges
D*un monde ailé qui toujours fuit,
Ils semblent un chœur de beaux anges
Agenouillés devant la nuit.
Ils doivent connaître des psaumes
Qui font s’entr’ouvrir à leurs pas
Les cités d’en haut, les Royaumes
Où nos cœurs aspirent d’en bas.
Et, comme un temple de silence,
Le ciel s’agrandit dans le soir ;
Et la lune au vent se balance
Avec des lenteurs d’encensoir.
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Cœurs changeants, épris de voyages,
Les Bretons, ce peuple banni,
Se sont faits, comme leurs nuages,
Les pèlerins de l’infini.